A l’heure des fêtes familiales et des réveillons amicaux, les référents PPA commencent à cogiter sur leur rapport annuel d’activité de l’année qui s’achève.
Que s’est-il passé, quel évènement hors du commun mérite-t-il d’être porté à l’attention de sa hiérarchie ? Quel fut l’effet de la crise du Covid-19 sur les présences et collisions animalières de ma plateforme ?
Ces questions se posent légitimement et nécessitent de l’attention de la part de tous les responsables d’unité de prévention du risque animalier, non seulement parce que la règlementation exige une analyse (a minima) annuelle qui est prédestinée à être commentée dans ce document mais également pour garantir un fonctionnement efficace et responsable de son service.
Une source de préoccupation commune que nous rencontrons lors de nos interventions auprès de nos aéroports clients concerne l’établissement d’un tel rapport annuel.
Que doit-on indiquer ? Quelles statistiques et quels indicateurs doit-on faire apparaître ? Finalement, serai-je pertinent pour proposer un rapport annuel PPA professionnel et qualitatif ?
Avant de se lancer dans la quête d’informations ou dans la rédaction, il convient de prendre un peu de recul et de mettre sur papier la structure souhaitée de votre rapport annuel. Cette étape de réflexion préalable vous sauvera de divagations métaphysiques, consommatrices d’heures de travail et génératrices de frustrations.
Comme tout document professionnel, une introduction et une conclusion vont s’imposer.
Un rappel des principales règlementations en vigueur et auxquelles votre aérodrome est soumis pourrait aussi être pertinent justifiant ainsi vos connaissances des règles applicables à votre domaine d’activité.
Ensuite, il s’agira d’aborder tous les thèmes propres au fonctionnement de votre service de prévention du risque animalier. Par exemple : L’effectif, les horaires, les problèmes organisationnels rencontrés et solutionnés, éventuellement en lien avec les restrictions sanitaires qui furent en vigueur.
Parmi les activités essentielles d’un service PPA, les observations d’espèces et les interventions sont au cœur des activités quotidiennes. Des indicateurs relatifs aux espèces et aux effarouchements sont aussi de bon aloi. Variation du nombre d’espèces, voire d’individus par espèces ; nombre d’interventions et évolution des moyens utilisés sont aussi à considérer.
Les mesures passives et actives prises tout au long de l’année ainsi que les résultats de ces mesures sont maintenant à évoquer : Dans le cadre des mesures passives, avez-vous entrepris des travaux, des rénovations de clôtures, des mises en place de solutions préventives ? Avez-vous effectué des visites hors de la plateforme ? Qu’avez-vous observé de nouveau, noué des contacts avec des parties prenantes à la gestion du risque animalier ? Ce sont là quelques activités qui méritent d’être soulignées et dont la trace dans un rapport annuel est bienvenue.
Dans le cadre des mesures actives, un état des lieux des moyens disponibles, des difficultés rencontrées doit être évoqué. C’est aussi l’occasion de mettre en avant, par exemple, les manques qui devraient être comblés et considérés dans les prochains exercices budgétaires, d’autant plus quand ils mettent le service en difficulté tant du point de vue règlementaire que purement sécuritaire dans l’exercice de la mission de l’unité PPA.
Que reste-t-il à traiter ? Bien entendu, les collisions aéronefs-faune sont l’élément critique qui sera certainement lu en premier par votre supérieur pressé… ou stressé !
Une attention particulière est donc nécessaire sur ce chapitre. Des indicateurs factuels, une analyse de risque maitrisée feront partie de votre rapport. Si vous êtes équipés d’une base de données telle qu’AWHM (Airport Wildlife Hazard Management) de BTEE SA, l’extraction de toute une série d’indicateurs pertinents sous forme de graphique et de cartographie vous sauvera d’heures passées à bidouiller des graphiques sur Excel.
De même l’analyse de risque de votre plateforme, disponible en continue, ne nécessitera que quelques clics de souris pour effectuer l’extraction des tableaux et matrices de risque en conformité avec les recommandations de l’EASA.
A défaut, armez-vous de patience. Dans tous les cas, n’oubliez pas de commenter vos données. Expliquez vos résultats, aussi bons soient-ils, pour ne pas laisser les interprétations douteuses s’installer dans la tête de vos dirigeants.
Vous pouvez enfin, avant de rédiger une conclusion, insérer un tableau « tout-en 1 » avec différents indicateurs concentrés dans un seul lieu du rapport.
Le rappel des formations effectués ne doit pas être négligé ainsi que des formations à entreprendre l’année à venir, notamment pour garder une trace des souhaits que vous pourriez exprimer à l’attention de votre hiérarchie.
Très certainement, une évocation des conséquences de la pandémie du Coronavirus sur votre organisation sera aussi à prendre en compte dans vos chapitres du rapport et trouvera aussi sa place dans la conclusion…
N’oubliez pas de revoir les objectifs fixés en 2020 pour 2021, de fixer ceux de l’année à venir et enfin de joindre en annexe de votre rapport une série de statistiques que vous aurez évoqué dans les chapitres de votre document (par exemple le nombre d’observations, d’interventions, de collisions N-1/N, etc.).
En conclusion, nous rajouterons que cet exercice annuel nécessite une certaine continuité, tant dans les comparatifs chiffrés que dans sa structure. Aussi reprendre un document précédent et l’adapter n’est pas une faute mais l’expression d’une gestion responsable des heures de travail administratif et des coûts que représentent l’élaboration d’un tel rapport annuel.
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